•  animé par Kinou Lepesant

     

    Après deux années passées dans l'enseignement spécialisé, Kinou a voulu nous faire partager son expérience en ULIS école. L'inclusion dans les classes ne va pas de soi et demande à l'enseignant de tracer un chemin pour ses élèves.

     

            La jeune professeure s'est donc interrogée sur ce qu'elle pouvait mettre en place dans son dispositif et faire en sorte que les inclusions soient vécues par nos élèves de façon positive.

     

    Quelles spécificités chez nos élèves ? présentant une ou plusieurs déficiences des fonctions cognitives

     

    - une confiance en soi faible

    - une grande fatigabilité

    - des temps de concentrations courts

    - un rapport à l'école et au savoir souvent difficile...

     

    Elle a incité les participant-es à réfléchir sur plusieurs notions :

     

    - les capacités cognitives des élèves

    - leur autonomie : ont-ils les capacités pour réfléchir seuls ?

    - la gestion du groupe : quelle place pour le tutorat et le travail en groupe ?

    - quelle émancipation pour une construction personnelle et un développement harmonieux : les élèves ne seront-ils pas parasités par leurs troubles cognitifs ?

     

    Que mettre en place dans les dispositifs ou les établissements spécialisés ?

     

    Au niveau du cadre

    - mettre en place un environnement sécurisé pour soi et pour les élèves

    - valoriser les élèves et leurs productions

     

    Au niveau de la pédagogie

    - développer une autonomie cognitive en apportant les outils qui leur permettront d'être en réussite et en aménageant des plages pour qu'ils pratiquent le tâtonnement expérimental.

    - développer une autonomie affective au sein du dispositif en encourageant la coopération, les échanges et l'expression libre à travers le quoi d'neuf, le conseil, la correspondance, l'expression des émotions... Elle rejaillira ainsi sur la cohésion du groupe.

     

     

     En bref, prendre le temps de mettre en place des temps et des outils qui amèneront nos élèves, dans un cadre sécurisant, à compenser leurs déficiences et à s'EMANCIPER ! Et surtout être suffisamment ambitieux pour eux pour ne pas renforcer leur handicap...

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  • Nos activités interpellent un chercheur du CNRS

     

    "Alors que j'étais dehors pendant mon passage à l'atelier « garde des enfants », j'aperçois un homme qui visiblement souhaite (me) parler. Avec mon sens de l'accueil développé grâce à mon immersion prolongée au sein de l'ICEM, je m'approche tout sourire et m'aperçois que cet inconnu n'a pas de badge... Serait-ce un autochtone ? Le temps de se dire bonjour, et que je lui demande s'il souhaite un renseignement, il me demande de lui expliquer en deux mots (et il insiste sur deux), qui est Freinet.

    Je lui réponds de mon mieux et comme il semble intéressé, j'en profite pour glisser quelques mots de plus. Quand je lui parle de mise en place au secondaire et même d'essais à l'université, son œil s'éclaire (un peu). J'avais bien deviné : il m'apprend qu'il est chercheur au CNRS. Il est agréablement surpris, me dit-il, par tous ces adultes qui travaillent dans une ambiance si agréable, si détendue..."

     

    Alexandrine Gerrer

     

     

    Rencontre improbable

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  • Extrait du film Le milieu au Poulier par C. Freinet entre  1951 à 1953 à l’école de Vence.

     

    Film muet en noir et blanc montrant des enfants à l’écoute de la nature (chasse aux insectes, élevage, observation, documentation).

     

            La conférence a été présentée par le laboratoire coopératif de recherche de l’ICEM dont l’objectif est de théoriser la méthode naturelle d’apprentissage, de publier des ouvrages et d’effectuer de la veille documentaire au niveau pédagogique.

     

            L’école aujourd’hui repose sur la transmission de savoirs qui serait comparable à une conversion de type religieux. Il s’agit d’un arrachement à soi provoquant un effet d’aliénation.

         Les formes scolastiques demeurent inefficientes en terme d’émancipation (passivité…).

    La pédagogie Freinet vise à une transformation continue de soi.

    Pratique pouvant permettre l’émancipation : l’entretien

    Temps 1 : L’enfant peut dire, dialoguer avec une posture d’étonnement éclairé de l’enseignant.

    Temps 2 : Discussion, question

    Temps 3 : Le groupe prolonge, relie à l’histoire de la classe

    Temps 4 : Un élargissement est possible par un travail à venir

    L’entretien offre un cadre sécurisé (temps et durée), s’accompagne d’outils et de techniques co-construits, évolutifs. Il ouvre des perspectives. L’entretien ne réclame pas d’arrachement de soi de l’élève mais permet d’élaborer un premier patrimoine culturel de proximité et d’effectuer une transformation de soi.

     

    Dans les IO, l’école a pour projet l’autonomie et l’esprit critique comme levier d’émancipation.

    Mais c’est une injonction car elle est de la seule responsabilité des élèves.

    Cette dichotomie qui existe entre l’enfant selon l’institution et l’enfant comme personne singulière  est toujours présente et pose problème aux enseignants.

    Une pratique qui permet l’émergence des personnes : le texte libre

    Il s’agit de faire advenir un auteur.Le texte libre permet aux enfants de :

     

    -       sortir de l’impuissance d’écrire

    -       créer par la solitude féconde dans la classe coopérative

    -       avoir une parole authentique

    -       faire l’expérience de la dignité

    Le texte libre donne lieu à des échanges coopératifs (se mettre à distance de sa propre vie, commencer à changer ses propres représentations). Chacun se laisse affecter et transformer par les autres. Il contribue à la construction d’une culture de classe. Le travail  coopératif sur le texte permet de lui donner plus de force par les ajouts des camarades, de transformer ses représentations de l’acte d’écrire, de rencontrer la culture et de s’y reconnaître.

     

    Dans l’école actuelle, la volonté d’émancipation est source d’inégalités scolaires du fait des déterminismes sociaux.

    En pédagogie Freinet, il s’agit pour les enfants d’apprendre à penser par soi-même, de s’autoriser à penser à partir de soi avec les autres.

    Le texte libre permet d’agir à sa propre libération et de faire l’expérience de la dignité.

    Les mathématiques sont un domaine qui a priori laisse peu de place à l’émancipation. La méthode naturelle de mathématiques évite cet écueil car elle repose sur la création d’un patrimoine de proximité et vivant. Elle se met en place avec un groupe coopératif et un professeur émancipé (qui ose). Elle développe la puissance de pensée et d’agir des élèves.

     

    L’école entretient l’ignorance par la passivité. Elle entretient le doute sur sa capacité à changer les choses, le monde. Rares sont les élèves qui peuvent agir sur leur environnement à l’école.

    L’étude du milieu en pédagogie Freinet peut être une solution. On parle du milieu sensible celui qui touche l’enfant.

    Moyens pour permettre à l’enfant de travailler en étude du milieu

    -       Enquête familiale : recueil de témoignage (réponse aux questions)

    -       Ecrire un texte librement à partir de sources ou récits familiaux

    -       L’analyse d’un document familial

    L’enfant s’émancipe car il s’autorise à faire de lui-même sur ce qui le touche. Cela ouvre à d’autres relations affectives. Cela augmente sa puissance d’agir. C’est un travail authentique mené en coopération qui est source de jubilation, de désir. Il y a aller-­retour travail individuel et collectif. L’étude du milieu permet la construction d’une culture commune.

     

    L’école peine à lutter contre les nouvelles formes culturelles médiatiques et numériques souvent avilissantes. Les savoirs scolaires peinent à faire le poids, ils demandent efforts, patience…

    Une pratique éducative pouvant lutter contre ce phénomène :

    L’expression artistique en méthode naturelle comme la danse.

    Laisser son corps s’exprimer comme on le sent conduit à s’émanciper des codes de la culture de masse. La danse vise à l’émancipation des corps qui s’autorisent. L’authenticité est un puissant levier d’émancipation. La création ouvre des portes à l’ensemble du groupe, elle oscille entre des moments singuliers et des moments collectifs.

    Cela permet une émancipation du regard de soi sur soi, de soi sur les autres et des autres sur soi.

     

    La coopération est présente dans les IO. Mais dans les classes, elle se résume souvent à aider les autres (quand on a fini son travail) ou à du travail de groupe. C’est plus de la collaboration.

    Coopération s’entend plus dans le sens : « je m’associe à l’autre pour une œuvre commune, j’accepte une transformation par la relation à l’autre ». Il s’agit du plaisir d’affecter les autres et d’être affecté par les autres.

    Une pratique en pédagogie Freinet : le Conseil

    C’est un lieu de responsabilisation où l’on élabore des projets, c’est la capacité d’agir sur son environnement. L’édification collective d’une règle de vie au sein de la classe se fait après discussion et tâtonnement. Cela contribue à leur faire prendre conscience de la force du groupe. C’est un acte collectif qui engage autant les enfants que le maître. Le maître est seulement le garant de cette règle. Elle est élaborée à partir d’une situation vécue. La règle est ce qui permet d’entrer dans la libération. Quand la liberté est seulement dans la transgression de la règle ce n’est pas émancipateur. La liberté est dans la création de la règle. La règle est une protection. L’émancipation n’est effective que si elle peut se transférer ailleurs. La dimension réflexive permet un regard distanciée sur soi. Elle permet aux enfants de prendre conscience d’autres ordres et de les rendre visible. La pédagogie Freinet donne à voir ce qui se cache, ce qui est de l’ordre de l’implicite.

     

     

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  •       Ce matin de 9h à 10h30 (théorie) et de 10h45 à 12h15 (études de cas), j'ai assisté à cet atelier passionnant animé par Claudia. Nous avons appris à décoder les quatre côtés d'un message (côté émetteur) : information (qu'est-ce que je veux donner comme information), appel (j'attends quoi comme réaction), relation « tu »/ »nous » (que dit le message de ma relation à l'autre) et révélation « moi » (que peut-on apprendre de moi par ce message). Elle nous a également appris à développer nos quatre oreilles (côté récepteur) toujours avec ces quatre points de vue.

     

           Cette théorie est développée dans un livre en trois tomes écrits en allemand (!) dont le titre traduit en français donnerait « Psychologie de la communication ». Jusqu'à présent, il n'existe aucun document rédigé en langue française. J'espère que Claudia nous écrira un petit document expliquant ces schémas d'analyses de communication, illustrés d'études de cas pour une meilleure compréhension et appropriation.

     

        J'ai beaucoup apprécié les analyses obtenues car elles vont plus loin que la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) ou que la CNV (Communication Non Violente). Je soupçonne même une filiation entre ces théories. Elles permettent à chacun d'entre nous, soit de préparer une rencontre avec un parent ou un collègue, soit d'analyser après coup, ce qui a foiré au court d'une conversation. Bien sûr, cela demande de la pratique, alors commencez par étudier tout ce qui n'a pas fonctionné cette année à l'école ! Au moins cela vous permettra de comprendre pourquoi ça foire (souvent) lorsque vous entrez en interaction avec un parent, un collègue, voire, votre inspecteur !

     

     

    Christine G du GD93

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  • Mathieu Konan Brou a finalement obtenu son visa pour venir en France.

    Mais le prix du billet dernière minute s'est envolé....

    1€ par congressiste = un billet d'avion

    Une boite vous attend à l'accueil.

     

    Appel à solidarité internationale....

     


            "La pédagogie Freinet est une grande réussite. Je salue tous les congressistes pour leur soutien remarquable après le refus de mon visa qui quelques jours fut accordé enfin. Même si le temps ne me permettra pas de participer à ce beau congrès mais votre solidarité si importante est à saluer.

    Merci à tous.
    Et bon congrès."    Mathieu Konan Brou

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