• Témoignages des collègues Mexicains

    Impressions de quelques mexicains présents au congrès

     

            Arriver à Grenoble : quelle aventure ! Nous ne parlons pas français, c'est ce qui ne nous a pas rendu service... Deux collègues franco-uruguayennes et une prof de français nous ont rattrapé au vol et nous ont merveilleusement bien conduits jusqu'ici. Un grand merci à elles (Andréa, Virginie et Ghislaine) et à l'ICEM.

     

          Ce qui est surprenant, c'est de voir les professeur-es des écoles français-es, tout comme les collègues venu-es d'autres pays, évoluer dans cette ambiance festive. On est surpris de rencontrer des centaines de disciples de Freinet qui tissent les principes de l'école moderne. Surprenant également : le thème du 53ème congrès, l'émancipation. On observe avec admiration votre engagement dans l'éducation : vous le faites avec goût, avec plaisir et cela se propage !

     

            Il y a 100 ans, donc, Freinet a impulsé la coopération bien au-delà de sa salle de classe et il a contaminé d'autres collègues, pour faire de son rêve une réalité. C'est pourquoi il est si surprenant pour nous que la vie coopérative entre ''freinettistes'' perdure, ce n'est pas seulement ce que nous avons lu dans les livres de Célestin Freinet : c'est observer cet esprit de manière réelle, tangible, concrète. Dans chaque parole, attitude, atelier, conférence, salutation se transmet ce goût, ce plaisir...

     

           Nous réaffirmons donc que c'est possible, depuis nos groupes des autres pays et en France, de contribuer à changer notre société, dans l'attente de relations plus égalitaires et justes pour tous-tes. Former un groupe n'est pas juste un fait didactique, mais c'est aussi un engagement éthique et politique.

     

           Nous valorisons donc l'effort, la passion et l'engagement des exilés espagnols qui ont fait voyager les techniques Freinet jusqu'à Mexico depuis les années 1940 : José de Tapia, Patricio Redondo et Ramón Costa Jou. Nous reconnaissons aussi la valeur, le travail de Graciela González et de Tere Garduño : ce sont eux qui ont hérité et répandent aujourd'hui cette pédagogie. Vos paroles ont de la valeur, l'exemple perdure dans nos esprits et dans la pratique de nos collègues. Tout ceci se répand et rend possible ce qu'Ernest Bloch appelle le « principe d'espérance » :

     

          « L'espérance, c'est un principe systémique, un principe de mobilisation d'une humanité qui n'a pas de raison de se conformer à son sort ».

     

               Cette envie de construire un monde meilleur reste d'actualité. Ce n'est pas grave, si José de Tapia, Patricio Redondo o Ramón Costa n'y sont pas encore pleinement arrivés. Ce sont eux qui l'ont rendu possible pour eux-mêmes mais aussi en partageant avec d'autres leurs histoires et leurs propositions, qui nous renvoient à l'idée de Bloch : « Ce qui est important, c'est d'apprendre à espérer ». A espérer aujourd'hui qu'un présent construise cette possibilité d'émancipation.

     

     

    Marco Esteban Mendoza Rodríguez et Rogelio Estrada Pardo

    « Table Ronde - Domination, EmancipationReportage Photos... »
    Partager via Gmail

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :