• Table Ronde-Les apprentissages informels

     Avec Christian Rousseau, Valérie Cibert, Laurent Ott

     

     

    A l’école (Christian Rousseau)

    Les apprentissages formels renvoient au temps scolaire, les apprentissages non formels au temps périscolaire, les apprentissages informels au temps familial. L’école est un milieu contraint avec une coercition forte. Dans l’école traditionnelle se pose le problème des enfants qui savent déjà.

    En pédagogie Freinet, l’enfant est considéré comme être sachant et il s’agit de construire une culture de classe commune.

    Quand on accueille des enfants pour la 1° fois, c’est une société de classe avec des règles explicites. La pédagogie Freinet permet de passer à une communauté de classe avec des règles implicites parce qu’on se connaît.

    Vivre une année en pédagogie Freinet (qualité des relations) sur une année peut leur servir dans leur vie future.

    La pédagogie Freinet permet de faire émerger les processus naturels apprentissages qui conduira par la suite à des apprentissages formels. Elle permet de respecter le développement de l’enfant, sa disponibilité.

    La pédagogie Freinet répond aux trois besoins des enfants : laisser faire, laisser dire, laisser aller

    Mais il y a des partis pris, des choix faits par les enseignant-e-s. Prendre le temps d’observer pour ajuster son organisation. Les enfants entrent en activité, en relation les un-e-s avec les autres spontanément. Le temps de l’enfant n’est pas le temps de l’école. La classe d’âge ne répond pas au cheminement individuel des enfants.

    La première des émancipations pour les enseignant-e-s est d’accepter de laisser faire.

    Cela implique de laisser circuler, d’où une réflexion en amont sur les espaces, le matériel à disposition.

    La pédagogie Freinet permet d’accueillir l’imprévu, de privilégier les cheminements plutôt que les trajectoires.

     

    Valérie Cibert, directrice des CEMEA en Auvergne

    Les CEMEA assurent des formations pour les animateurs. Cette association permet la rencontre des animateurs-trices, des enseignant-e-s, des représentant-e-s des collectivités. Elle intervient dans les espaces d’accompagnement culturel. Les CEMEA luttent actuellement pour résister à la formalisation de la formation des animateurs-trices afin de préserver le cadre des apprentissages informels et le désir d’émancipation. Leur objectif est de faire prendre conscience aux animateurs-trices de l’importance de penser le collectif, la vie en groupe sur les temps périscolaires. Partir des projets des enfants, créer les conditions pour que les enfants puissent mettre en place leur projet.

     

    Laurent Ott, pédagogie sociale

    A partir du moment où on lâche prise, où l’imprévu prend le pas sur le programme, on entre dans une démarche d’irréversibilité. C’est quelque chose qui nous fait avancer et nous porte vers l’extérieur mais il faut accepter l’angoisse. Nous ne pouvons pas être inclu-e-s, intégré-e-s par le système dans ce cadre-là.

    Il y a trois types de pédagogie : la pédagogie traditionnelle, la pédagogie nouvelle et la pédagogie sociale.

    Il s’agit de dépasser le stade de l’idéalisme (l’environnement choisi, rêvé) pour la réalité sociale sans jugement ni a priori. Travailler avec tout ce qui agit pour transformer et faire ensemble. La pédagogie Freinet est une pédagogie réaliste. L’éducation informelle part de l’environnement. On observe un déclin des institutions. L’éducation hors les murs permet d’aborder la complexité, apprendre la complexité des choses. L’objectif en pédagogie sociale est d’agir avec eux pour transformer l’environnement, les destins et de s’émanciper du point de vue des institutions.

    La pédagogie sociale propose de se reconstruire un regard au-delà de celui des institutions.

    Règles de l’éducation informelle :

    - On part toujours du collectif. Créer le groupe, instaurer un collectif dont on est le/la garant-e. La personne naît du collectif.

    - Il n’y a pas de préalable, l’action directe prime.

    - Etre dans la diversité, le pluriel, le mélange des genres.

    La force est d’être portée par l’énergie sociale créée par les différences de potentiel entre les membres du collectif. En pédagogie sociale, il s’agit de ne pas s’adapter à l’école, de garder son indépendance d’autonomie et d’émancipation. Nous sommes libres de nos interactions avec les autres.

     

    Ingrid

    « C'est la dernière criée!!Atelier-Pourquoi vouloir faire des maths autrement et comment? »
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